Helena Petrovna Blavatsky

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H. P. Blavatsky à Londres le 8 Janvier, 1889.

Helena Petrovna Blavatsky (en Russe: Еле́на Петро́вна Блава́тская, en Ukrainien: Олена Петрівна Блаватська), est née à Dnepropetrovsk (Ekaterinoslav), Ukraine, le 12 Août, 1831 (31 Juillet, selon le calendrier Julien). Elle fut Théosophe, écrivain, et grande voyageuse.

En 1875 (avec le Colonel H. S. Olcott, l'avocat William Quan Judge et d'autres) elle fonda la Société Théosophique. Madame Blavatsky a été la principale source des enseignements Théosophiques et elle a commenté les principaux thèmes de la Théosophie dans de nombreux articles ainsi que dans de nombreuses oeuvres majeures, incluant Isis Dévoilée, La Doctrine secrète, La Clef de la Théosophie, et La Voix du Silence. Elle est décédée à Londres, le 8 Mai, 1891.

Madame Blavatsky a largement contribué en apportant la sagesse spirituelle Orientale ainsi que celle des anciens mystères de l'Occident au monde occidental moderne, où elles n'étaient pratiquement pas connues.

Les premières années

La maison/musée de H. P. Blavatsky à Dnepropetrovsk, Ukraine

Helena Petrovna von Hahn (en Russe: Елена Петровна Ган, en Ukrainien: Олена Петрівна Ган) fut le premier enfant du Colonel Peter Alexeyevich von Hahn (1798-1873) et de Helena Andreyevna Hahn (née de Fadeyev), une romancière renommée. Elle est née à Ekaterinoslav dans le Sud de la Russie, le 12 Août, 1831 (ou bien 31 Juillet dans le calendrier Julien, en vigueur alors en Russie). Ayant vu le jour pendant le septième mois de l'année, elle fut surnommée par les domestiques et les gens du coin "la Sedmitchka" (qui pouvait aussi s'épeler --Sedmika), un terme intraduisible, qui signifie quelqu'un connecté avec le nombre Sept (elle avait d'autres surnoms comme "Lelinka" et "Lyolya", ce dernier étant un diminutif de Helena).

Malgré qu'aucune archive officielle n'ait été retrouvée à propos de l'heure exacte de sa naissance, il a été déterminé avec suffisamment de précision, par corrélation astrologique avec d'importants évènements de la vie de H.P.B. qu'elle était née à 1h42 du matin en temps local, ce qui correspond à 11h22 du soir (23h42, heure de Greenwich), le 11 Août 1831.[1]

Helena est née prématurée. Comme à cette époque (1831), la Russie souffrait d'une grande épidémie de cholera qui avait fait rage parmi plusieurs membres de sa famille, l'inquiétude régnait à propos de la survie de l'enfant. Un baptème fut organisé immédiatement, pendant lequel un des enfants du premier rang s'étant assoupi en tenant une bougie, juste derrière le prêtre qui officiait, le feu embrasa ses habits pendant la cérémonie.

Helena eut une soeur Vera Petrovna (29 Avril, 1835 - 1896) et un frère, Leonid (Juin, 1840 - 9 Novembre, 1885).

Selon Vera P. de Zhelihovsky, sa mère, était à cette époque inquiète à propos de la destinée de sa grande soeur, "extraordinairement douée depuis son enfance".[2]

Les dix premières années de la vie d'Héléna furent marquées par de fréquents déplacements, d'une résidence à l'autre, en grande partie liés au fait que la garnison de cavalerie d'artilleurs de son père était transférée d'un endroit à l'autre, et en partie à cause de la santé fragile de sa mère.[3]

HPB et sa mère. Musée HPB, Dnepropetrovsk. Peintre inconnu.

La mère d'Héléna mourut le 6 Juillet, 1842 d'une tuberculose aigüe, à l'âge de 28 ans . Avant de mourir, sa mère a dit: "Bien! Il est peut-être mieux que je meure: au moins, je ne souffrirais pas à la vue des difficultés qui l'attendent! Je suis à peu près certaine que sa destinée ne sera pas celle d'une femme normale, qu'elle souffrira beaucoup".[4] Son père décèdera le 27 Juillet, 1873, après seulement trois jours de maladie, alors qu'HPB était à New York, prête à démarrer sa carrière publique.

Après la mort de sa mère, Andrei Mikhailovich, le grand-père d'Héléna et Helena Pavlovna, sa grand-mère (qui était une scientifique amateur avertie) prirent l'enfant avec eux à Saratov, où ils vivèrent une toute autre vie. La maison des Fadeyev recevait la visite des intellectuels de Saratov.

Helena était clairvoyante depuis sa plus tendre enfance. Par moments, elle apercevait la majestueuse image d'un Hindou coiffé d'un turban blanc qu'elle appelait son "Protecteur", depuis qu'il l'avait sauvée de certains dangers. L'un de ces incidents se passa alors qu'elle était très jeune. Voulant examiner un tableau suspendu assez haut sur un mur, elle avait empilé des tables et une chaise, et commençait son ascension. Au moment d'atteindre la peinture, elle perdit l'équilibre et ne se rappela de rien d'autre. Elle se retrouva alors saine et sauve sur le plancher, les tables et la chaise à leurs places habituelles, avec la trace d'une petite main sur le mur poussiéreux, juste en dessous du tableau. Un autre événement se déroula alors qu'elle avait treize ans. Elle montait un cheval qui prit peur et s'enfuit. Elle tomba de sa selle, son pied se trouva pris dans l'étrier, et elle se retrouva ainsi pendue par le pied. Au lieu d'une mort certaine, elle ressentit les bras de quelqu'un la soutenir jusqu'à ce que le cheval puisse être stoppé.[5]

Premier mariage

L'hiver 1848-49 se déroula à Tiflis dans la demeure du vieux Prince Chavchavadze. Luttant pour une complète indépendance, Héléna, agée alors de 16 ans, se retrouva promise en mariage avec le vice gouverneur d'Erévan, Nikifor Vassilyevich Blavatsky, qui était de 40 ans son aîné. La cérémonie de leur mariage eut lieu le 7 Juillet, 1849. En Octobre, Helena quitta son mari et partit à cheval pour Tiflis afin de rejoindre des membres de sa famille.[6][7] Nikifor Blavatsky essaya d'obtenir le divorce sur le fait que "son mariage n'avait jamais été rien de plus qu'une pure formalité." Cependant, sa tentative échoua, la loi Russe en vigueur n'étant pas en faveur du divorce.

La date de la mort de Nikifor n'est pas certaine. Dans l'album d'Héléna (le scrapbook) il y a une coupure de presse parlant de sa vie, où l'on peut lire: "Pendant de nombreuses années, ils [Helena and Nikifor] ont résidé ensemble à Odessa, et finalement, une séparation légale a été prononcée." A cela, HPB ajouta deux notes. La première, commentant son séjour avec son mari pendant de nombreuses années, elle dit: "un mensonge, je n'ai été avec lui que pendant trois semaines." A la seconde phrase: "finalement, une séparation légale a été prononcée",elle ajouta :"legale, oui, car il mourut." Le nom et la date du journal ne sont pas visibles sur l'impression, mais H.P.B. a écrit à l'encre, en haut de la coupure de journal: "Tiré du N. Y. Mercury, Jan. 18, 1875."[8]


Voyages

Peu de temps après son mariage, Mme Blavatsky commença une série de voyages partout dans le monde, qui dura plus de vingt ans, et qu'il est extrèmement difficile de suivre de manière cohérente. Entre 1848 et 1875, elle fit trois fois le tour du monde, à la recherche de la connaissance (sagesse) au sujet de la nature de la vie et des raisons à l'existence humaine. Cela l'a amené en contact avec toutes les traditions mystiques du monde. Comme elle voyageait seule, cette période de sa vie est difficile à documenter pour ses biographes, malgré qu'elle ait parlé et écrit à propos de ses aventures dans ses dernières années. N. A. Fadeyeva disait que seul son père savait où se trouvait sa fille, et lui envoyait de l'argent de temps en temps.

Un récit chronologique de ses déplacements se trouve dans Les voyages de Mme Blavatsky.

La rencontre avec Maître Morya

Dans son agenda (sketchbook), maintenant dans les Archives d'Adyar, Mme Blavatsky dit qu'elle rencontra son Maître, Maître M., dans son corps physique pour la première fois à Ramsgate, lors de son vingtième anniversaire, le 12 Août 1851. Cependant, elle raconta à la Comtesse Constance Wachtmeister que “Ramsgate” était un nom fictif, et que cela s'était passé à Hyde Park, dans Londres. Elle a dit à A. P. Sinnett que cela avait eu lieu "l'année de la première Embassade du Népal", c'est-à-dire en 1850.

Il est pratiquement certain que H.P.B. était à Londres l'été 1854, car elle a dit qu'elle avait rencontré à nouveau son Maître "dans la demeure d'un étranger en Angleterre, où il était venu en compagnie d'un prince natif de l'Inde détrôné". Il s'agissait sans aucun doute du Prince Dhuleep Singh, Mahârâja de Lahore.[9]

Au Tibet

Le sujet du séjour de Mme Blavatsky au Tibet reste enveloppé d'un grand mystère, car elle a conservé secrètement toute information spécifique à ce sujet. En 1884, elle écrivait ceci:

J'ai vécu à différentes périodes au Petit Tibet ainsi qu'au Grand Tibet, et . . . l'ensemble de ces périodes constituent plus de sept ans. Cependant, je n'ai jamais affirmé verbalement ou bien sous ma signature que j'ai passé sept ans consécutifs dans un monastère. Ce que j'ai dit, et que je répète maintenant, c'est que j'ai fait des haltes dans des monastères de Lamas; que j'ai visité Tzi-gadze, le territoire du Tashi-Lhünpo et ses environs, et que je suis allée plus loin, dans des endroits du Tibet qui n'ont jamais été visités et ne pourront jamais l'être par aucun autre Européen.[10]

Quelque part en 1852, elle tente de pénétrer au Tibet en passant par le Népal. Cette première tentative échoua à cause de ce qu'elle pensait être l'opposition des autorités britanniques. Alors qu'elle essayait de traverser la rivière Rangit, elle fut aperçue et reconduite.[11]

En 1855, elle et quelques amis formèrent le projet de pénétrer au Tibet sous des déguisements divers. Selon Mr Sinnett, H.P.B. est entrée en territoire Tibétain, avec l'aide d'un shaman Tartare qui rentrait chez lui, en Sibérie, tandis que les autres furent empêchés de mener à bien leur plan.[12]

Il est supposé que, quelque part en 1868, H.P.B. voyagea dans plusieurs régions du Tibet, à partir de l'Inde. C'est pendant ce voyage qu'elle rencontre le Maître K.H. pour la première fois, et qu'elle vécu dans la demeure de sa soeur à Shigatzé.[13]

Le 11 Novembre 1870, sa tante, Mlle Nadyezhda Andreyevna de Fadeyev, reçu la première des lettres connues du Maître K.H. lui disant qu'H.P.B. se portait bien et qu'elle serait bientôt de retour dans sa famille.

Il est important de garder en mémoire que le terme Tibet était alors utilisé généralement, se rapportant non seulement au Tibet en propre, mais aussi à d'autres régions comme le Ladakh (connu alors comme le Petit Tibet).


Société Spirite

En 1871, Mme Blavatsky embarque pour l'Égypte, depuis la Grèce où elle a rencontré Maître Hillarion. Le navire transportait des canons ainsi que de la poudre à canon à titre de protection contre les pirates, et, le 4 Juillet 1871, sa réserve de poudre explosa, occasionnant la perte de beaucoup de vies humaines. Cependant, H.P.B. ne fut pas blessée. Par tous les moyens, elle finit par atteindre Alexandrie. En Octobre ou Novembre, elle se rendit au Caire où elle fit la connaissance de Emma Coulomb (qui portait encore le nom de Mlle Emma Cutting) qui put lui prêter quelque argent à ce moment-là.[14]

C'est ici que H.P.B. fera sa première tentative d'exploration et d'explication de la nature des phénomènes. A cet effet, elle créa la Société Spirite (“Spiritist Society”) pour l'investigation du Spiritisme selon l'occultiste Français Allan Kardec. Il semblerait que cela ait été fait contre l'avis de Paulos Metamon, un Copte mystique et occultiste très connu, avec lequel elle était en relation à cette époque.[15] Sa sœur, Vera de Zhelihovsky, qui maintenait une correspondance avec elle durant ces années, a écrit que H.P.B. avait choisi de démarrer de cette manière “puisqu'il n'y avait pas d'autre philosophie de disponible pour donner aux gens une chance d'observer par eux-mêmes à quel point ils se trompaient. Elle commencerait d'abord à présenter un enseignement déjà établi et accepté, et puis, quand le public se rendrait compte que rien ne pouvait en sortir, elle apporterait alors ses propres explications”.[16] Cependant, la Société Spirite s'effondra au bout d'une quinzaine de jours, Mme Blavatsky n'ayant pu trouver des médiums honnêtes et qualifiés pour réaliser le genre de recherches qu'elles avait imaginées.

Séjour aux Etats-Unis

Lors qu'elle était à Paris, probablement en Juin 1873, Mme Blavatsky reçu l'ordre de son Maître d'aller à New-York. Elle y arriva le 7 Juillet et commença à travailler comme illustratrice dans la publicité. Il semble aussi qu'elle ait essayé de travailler dans la gravure sur cuir, les fleurs artificielles et les cravates.

En Juillet 1874, le Colonel Henry S. Olcott s'interessa au Spiritualisme and décida d'enquêter et de diffuser en tant que journaliste, à propos de phénomènes spirites qui se déroulaient à la ferme des Eddy , à Chittenden, dans l'état du Vermont. Il revint à New-York après quelques jours et publia un rapport dans le New York Sun. Le 17 Septembre, il retourna à Chittenden pour poursuivre ses investigations, et, le 14 Octobre, HPB, agissant à partir des instructions reçues, le rejoint, et ils deviennent rapidement amis.

Grace à son entrainement occulte, Mme Blavatsky avait développé des capacités psychiques qui lui permettait de contrôler les elementauxs (certains pouvoirs invisibles de la nature) avec lesquels elle pouvait manifester beaucoup de phenomènes. Le Colonel Olcott commença ^être le témoin de ces capacités et, naturellement, il devint très intéressé par cela. Comme elle commençait à l'instruire en Science Occulte et en Philosophy Esotérique, ils commençérent tous deux à travailler ensembles, en relation avec le mouvement Spirite aux USA. Pendant cette période, HPB réalisait, à volonté, un ensemble de phénomènes attribuables normalement aux "spirites,” et publiait des articles dans différents journaux spirites, en expliquant l'origine et la nature de ces incidents psychiques d'une manière qui contradisait beaucoup des théories des Spirites. La plupart des spirites n'appréciaient pas les tentatives d'HPB de réformer, voire quelques fois radicalement, leurs croyances.

Voir aussi : Phenomenes

(la suite en cours de développement...)

Notes

  1. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, IL: Theosophical Publishing House, 1988), xxvi.
  2. Желиховская. Е. П. Блаватская. II. С.246.
  3. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, IL: Theosophical Publishing House, 1988), xxx.
  4. Jelihovsky. Helena Petrovna Blavatsky // Lucifer. C.204; The Theosophist. C. 240
  5. Helene F. Pissareff, "Helena Petrovna Blavatsky," The Theosophist, 34:4 (January, 1913), 505-506.
  6. New Light on the First Marriage of HPB by Marina Cesar Sisson
  7. исьмо А. М. Дондукову-Корсакову от 1 марта 1882 года // Блаватская Е. П. «Письма друзьям и сотрудникам». Сборник. Перев. с англ. — М., 2002. — С. 250 ISBN 5-93975-062-1
  8. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, Ill: Theosophical Publishing House, 1988), 54.
  9. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, Ill: Theosophical Publishing House, 1988), xli.
  10. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. VI (Wheaton, IL: Theosophical Publishing House, 1989), 272.
  11. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, Ill: Theosophical Publishing House, 1988), xl.
  12. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, Ill: Theosophical Publishing House, 1988), xlii.
  13. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, Ill: Theosophical Publishing House, 1988), xlviii.
  14. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, Ill: Theosophical Publishing House, 1988), xlix.
  15. Helena Petrovna Blavatsky, Collected Writings vol. I (Wheaton, Ill: Theosophical Publishing House, 1988), xlix.
  16. John Algeo (ed.), The Letters of H. P. Blavatsky. (Wheaton: Theosophical Publishing House, 2003), 21.