« Les Stances de Dzyan » : différence entre les versions

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Les sept Stances données dans ce volume représentent les sept termes de cette formule abstraite. Elles décrivent les sept grandes étapes du processus évolutif dont il est parlé, dans les Puranas, comme des "Sept Créations", et, dans la Bible, comme des "Jours" de la Création.<ref>Helena Petrovna Blavatsky, ''La Doctrine Secrète'' vol. I (Editions Adyar, Paris, 1976), XCVII.</ref></blockquote>
Les sept Stances données dans ce volume représentent les sept termes de cette formule abstraite. Elles décrivent les sept grandes étapes du processus évolutif dont il est parlé, dans les Puranas, comme des "Sept Créations", et, dans la Bible, comme des "Jours" de la Création.<ref>Helena Petrovna Blavatsky, ''La Doctrine Secrète'' vol. I (Editions Adyar, Paris, 1976), XCVII.</ref></blockquote>


Premier ensemble de Stances, telles qu'elles sont écrites dans''La Doctrine Secrète'' volume I:
Premier ensemble de Stances, telles qu'elles sont écrites dans ''La Doctrine Secrète'' volume I:
 


'''L'Evolution Cosmique, en Sept Stances tirées du Livre de Dzyan.'''
'''L'Evolution Cosmique, en Sept Stances tirées du Livre de Dzyan.'''


===Stance I===
=== Stance I ===


1. La Mère Eternelle, enveloppée dans ses Robes à jamais invisibles, avait de nouveau sommeillé pendant Sept Eternités.
1. La Mère Eternelle, enveloppée dans ses Robes à jamais invisibles, avait de nouveau sommeillé pendant Sept Eternités.
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9. Mais où était Dangma lorsque l'Alaya de l'Univers était en Paramârtha, et que la Grande Roue était Anupâdaka ?
9. Mais où était Dangma lorsque l'Alaya de l'Univers était en Paramârtha, et que la Grande Roue était Anupâdaka ?


=== Stance II ===
1. . . . Où étaient les Constructeurs, les Fils Lumineux de l'Aurore Manvantarique ? . . . Dans les Ténèbres Inconnues, dans leur Ah-hi Paranishpanna. Les Producteurs de la Forme depuis la Non-Forme, — la Racine du Mode — Devamātri et Svabhâvat, reposaient dans la Félicité du Non-Être.
2. . . . Où était le Silence? Où se trouvaient les oreilles pour le percevoir? Non, il n'y avait ni Silence, ni Son : rien que le Souffle Éternel, qui ne cesse jamais, qui ne se connaît pas lui-même.
3. L'Heure n'avait pas encore sonné; le Rayon n'avait pas encore jailli dans le Germe; la Mâtripadma ne s'était pas encore gonflée.
4. Son Cœur ne d'était pas encore ouvert pour laisser entrer le Rayon Unique , et le laisser tomber ensuite, comme Trois en Quatre, dans le Sein de Mâya.
5. Les Sept n'étaient pas encore nés du Tissu de la Lumière. Les Ténèbres seuls étaient Père-Mère, Svabhâvat: et Svabhâvat était dans les Ténèbres.
6. Ces Deux-là sont le Germe, et le Germe est Un.L'Univers était encore caché dans la Pensée Divine et dans le Sein Divin.
===Stance III===
1. . . . La dernière Vibration de la Septième Éternité tressaille à travers l'Infini. La Mère se gonfle, elle croît de dedans en dehors, comme le Bouton du Lotus.
2. La Vibration se propage soudain, touchant de son Aile rapide tout l'Univers et le Germe qui réside dans les Ténèbres, les Ténèbres qui soufflent sur les Eaux sommeillantes de la Vie.
3. Les Ténèbres rayonnent la Lumière, et la Lumière laisse tomber un Rayon solitaire dans les Eaux, dans l'Abîme-Mère. Le Rayon traverse rapidement l'Œuf Vierge; il fait frissonner l'Œuf Éternel, qui laisse tomber le Germe non éternel, qui se condense en l'Œuf du Monde.
4. Les Trois tombent dans les Quatre. L'Essence Radieuse devient Sept en dedans et Sept en dehors. L'Œuf Lumineux, qui en lui-même est Trois, se coagule et s'étend en Caillots blancs comme du lait dans les profondeurs de la Mère, la Racine qui croît dans les Profondeurs de l'Océan de Vie.
5. La racine demeure, la Lumière aussi, les Caillots également et cependant Oeaohu est Un.
6. La Racine de la Vie était en chaque goutte de l'Océan de l'Immortalité, et l'Océan était la Lumière Radieuse, qui était Feu, Chaleur et Mouvement. Les Ténèbres disparurent et ne furent plus ; elles disparurent dans leur propre Essence, le Corps de Feu et d'Eau, du Père et de la Mère.
7. Vois, ô Lanou, l'Enfant Radieux des Deux, la Gloire resplendissante sans pareille : l'Espace Brillant, Fils de l'Espace Obscur, qui émerge des Profondeurs des Grandes Eaux Sombres. C'est Oeaohu, le plus Jeune, le ***. Il resplendit comme le Soleil. Il est le Dragon de Sagesse, Flamboyant et Divin; l'Eka<ref>Eka=un, Chatour=quatre, Tri=trois, Sapta=sept ; Tridasha : Tri=trois x par dasha (dix)=trois dizaines, ou une armée.</ref> est Chatur, et Chatur s'approprie Tri, et l'Union produit le Sapta, en qui sont les Sept qui deviennent le Tridasha, les Armées et les Multitudes. Vois-le, relevant le Voile et le déployant, de l'Orient à l'Occident. Il cache ce qui est en Dessus, et laisse voir le Dessous comme la Grande Illusion. Il désigne leurs places aux Êtres Lumi,eux, change le Dessus en une Mer de Feu sans rivages, et change l'Un Manifesté en les Grandes Eaux.
8. Où était le Germe, où étaient alors les Ténèbres ? Où est l'Esprit de la Flamme qui brûle dans ta Lampe, ô Lanou ? Le Germe est Cela, et Cela est la Lumière, le Blanc et Brillant Fils du Père Obscur et Caché.
9. La Lumière est la Flamme Froide, et la Flamme est le Feu, et le Feu produit la Chaleur qui donne l'Eau, - l'Eau de Vie dans la Grande Mère.
10. Le Père-Mère tisse une Toile dont l'extrémité supérieure est attachée à l'Esprit, - la Lumière des Ténèbres-Unes,- et l'extrémité inférieure de son ombre, la Matière. Cette toile est l'Univers, tissé avec les deux Substances combinées en Une, qui est Svabhâvat.
11. Cette Toile s'étend lorsque le Souffle de Feu la couvre ; elle se contracte lorsque le Souffle de la Mère la touche.Alors, les Fils se séparent et se dispersent pour rentrer dans le Sein de leur Mère, à la fin du Grand Jour, et redevenir un avec elle. Lorsqu'elle se refroidit, elle devient rayonnante. Ses fils se gonflent et se contractent par leur propre Soi et par leur Cœur ; ils embrassent l'Infini.
12. Alors Svabhâvat envoit Fohat pour durcir les Atomes. Chacun est une partie de la Toile. Réfléchissant « le Seigneur Existant par Lui-même », comme un Miroir, chacun devient, à son tour, un Monde.
===Stance IV===
1. . . .  O Fils de la Terre, écoutez vos instructeurs – les Fils du Feu. Apprenez-le : il n'y a ni premier ni dernier ; car tout est le Nombre Unique, issu du Non-Nombre.
2. Apprenez ce que, nous, issus des Sept Primordiaux, nous qui sommes nés de la Flamme Primordiale, avons appris de nos Pères...
3. De la splendeur de la Lumière, - Rayon des Ténèbres Éternelles, - surgirent dans l'Espace les Énergies réveillées ; l'Unique de l’Œuf, le Six et le Cinq. Puis le Trois, l'Un, le Quatre, le Un, le Cinq, au Total, les deux fois Sept. Et ce sont là les Essences, les Flammes, les Éléments, les Constructeurs les Nombres, l'Aroûpa, le Roûpa, et la Force, ou l'Homme Divin, qui en est la somme totale. Et de l'Homme Divin émanèrent les Formes, les Étincelles, les Animaux Sacrés et les Messagers des Pères Sacrés contenus dans les Saints Quatre.
4. C'était l'Armée de la Voix, - la Mère Divine des Sept. Les Étincelles des Sept sont les sujets et les serviteurs du Premier, du Second, du Troisième, du Quatrième, du Cinquième, du Sixième et du Septième des Sept. Ces étincelles sont nommées Sphères, Triangles, Cubes, Lignes et Modeleurs ; car c'est ainsi que se tient l’Éternel Nidâna, - le Oi-Ha-Hu.<ref>Ou Oeaohu.</ref>
5. Le Oi-Ha-Hu, qui est les « Ténèbres », le Sans-Bornes, ou le Non-Nombre, Adi-Nidâna, Svabhâvat, le ○.
I. Le Adi-Sanat, le Nombre, car il est Un.
II. La Voix du Verbe<ref>Seigneur dans l'édition de 1888.</ref>, Svabhâvat, les Nombres, car il est Un et Neuf.
III. Le « Carré sans Forme ».
Et ces trois, inclus dans le ○, sont le Quatre sacré:et les Dix sont l'Univers Arûpa. Alors viennent les « Fils », les Sept Combattabts, le Un, le Huitième laissé de côté, et son Souffle qui est Faiseur de Lumière.
6. . . . Viennent alors les Sept Seconds qui sont les Lipika, produits par les Trois. Le Fils Rejeté est Un. Les Soleils-Fils sont innombrables.
===Stance V===
1. Les Sept Primordiaux, les Sept Premiers Souffles du Dragon de Sagesse, produisent à leur tour, de leurs Souffles Giratoires Sacrés, le Tourbillon Ardent.
2. Ils en font le Messager de leur Volonté. Le Dzyu devient Fohat ; le Fils agile des Fils Divins, dont les Fils sont les Lipika, fait des courses circulaires. Fohat est le Coursier, et la Pensée le Cavalier. Il passe comme un éclair à travers les nuages de feu ; il fait Trois, Cinq et Sept Pas à travers les Sept Régions supérieures et les Sept inférieures. Il élève la Voix, appelle les Étincelles innombrables et les réunit.
3. Il est l'Esprit qui les guide et les conduit. Lorsqu'il commence son travail, il sépare les Etincelles du Royaume Inférieur, qui flottent et vibrent de joie dans leurs demeures lumineuses, et il forme les Germes des Roues. Il les place dans les Six Directions de l'Espace, et en laisse une au milieu – la Roue Centrale.
4. Fohat trace des lignes spirales pour unir le Sixième au Septième, - la Couronne. Une armée de Fils de Lumière se tient à chaque angle ; les Lipika dans la Roue du Centre. Ils disent : « Cela est bon. » Le premier Monde Divin est prêt : le Premier<ref>« Le premier étant le second » - lit-on dans le manuscrit de 1886. « Le Premier est maintenant le Second » - est le texte de l'édition de 1888.</ref>, le Second. Alors, « l'Arûpa Divin » se réfléchit dans le Chhâyâ Lôka, le Premier Vêtement d'Anupâdaka.
5. Fohat fait cinq pas, et construit une roue ailée à chaque coin du carré pour les Quatre Très Saint. . . et leurs Armées.
6. Les Lipika circonscrivent le Triangle, le Premier Être, le Cube, le Second Être et le Pentacle dans l’Œuf. C'est l'Anneau appelé « Ne Passe Pas », pour ceux qui descendent et qui montent ; et aussi pour ceux qui, durant le Kalpa, s'avancent vers le grand Jour « Sois Avec Nous ». . . Ainsi furent formés l'Arûpa et le Rûpa : d'Une Lumière, Sept Lumières ; de chacune des Sept, sept fois Sept Lumières. Les Roues surveillent l'Anneau. . .
===Stance VI===
1. Par le pouvoir de la Mère de Merci et de Connaissance, Kwan-Yin, - le « Triple » de Kwan-Shaï-Yin, demeurant en Kwan-Yin-Tien,- Fohat, le Souffle de leurs Descendants, le Fils des Fils, ayant appelé de l'Abîme inférieur la Forme Illusoire de Sien-Tchan et les Sept Eléments.
2. L'Être Rapide et Radieux produit les sept Centres Laya, contre lesquels nul ne prévaudra jusqu'au Grand Jour « Sois Avec Nous » ; et il place l'Univers sur ces Fondations Éternelles, entourant Sien-Tchan des Germes Élémentaires.
3. Des Sept,- d'abord Un est manifesté, Six cachés ; Deux manifestés, Cinq cachés ; Trois manifestés, Quatre cachés ; Quatre produits, Trois cachés ; Quatre et Un Tsan révélés, Deux et demi cachés ; Six devant être manifestés, Un mis de côté. Finalement, Sept Petites Roues tournent, l'une donnant naissance à l'autre.
4. Il les construit sur le modèle des Roues plus anciennes, les plaçant sur les Centres Impérissables.
Comment Fohat les construit-il ? Il rassemble la Poussière de Feu. Il forme des Boules de Feu ; passe à travers, et autour d'elles, leur infusant la vie, et il les met ensuite en mouvement ; les unes dans un sens, les autres dans un autre. Elles sont froides, il les réchauffe. Elles sont sèches, il les humecte. Elles brillent, il les évente et les refroidit. Ainsi agit Fohat, d'un crépuscule à l'autre, pendant Sept Éternités.
5. A la quatrième, les Fils reçoivent l'ordre de créer leurs Images : Un Tiers refuse. Deux obéissent.
La Malédiction est prononcée. Ils naîtront dans la Quatrième ; ils souffriront et causeront de la souffrance. C'est la Première Guerre.
6. Les Roues les plus Anciennes tournèrent en bas et en haut. . . Le Frai de la Mère remplit le tout. Il y eut des Combats entre les Créateurs et les Destructeurs, et des Combats pour l'Espace ; la Semence apparaissant et réapparaissant continuellement.
7. Fais tes Calculs, ô Lanou, si tu veux savoir l'âge exact de la Petite Roue, Son Quatrième Rayon est notre Mère. Atteins le Quatrième « Fruit » du Quatrième Sentier de Connaissance qui conduit à Nirvâna, et tu comprendras, car tu verras. . .
===Stance VII===
1. Vois le commencement de la Vie sensible et sans forme.
D'abord le Divin, le Un issu de l'Esprit-Mère ; puis le Spirituel : les Trois issus de l'Un, les Quatre de l'Un, et les Cinq, d'où les Trois, les Cinq et les Sept. Voilà le Triple et le Quadruple, en descendant ; les Fils, nés du Mental du Premier Seigneur, les Sept Radieux. Ce sont eux qui sont toi, moi, lui, ô Lanou ; eux qui veillent sur toi et sur ta mère, Bhumi.
2. Le Rayon Unique multiplie les Rayons moindres. La Vie précède la Forme et survit au dernier atome. A travers les Rayons innombrables, le Rayon de la Vie, l'Unique passe comme un Fil à travers bien des perles.
3. Lorsque l'Un devient Deux, le Triple apparaît, et les Trois sont Un ; c'est notre Fil, Lanou, le coeur de la Plante-Homme appelée Saptaparna.
4. C'est la Racine qui ne meurt jamais ; la Flamme à Trois Langues des Quatre Mèches. Les Mèches sont les Étincelles qui émanent de la Flamme aux Trois Langues projetée par les Sept, - leur Flamme, - les Rayons et les Étincelles d'une Lune unique réfléchie dans les Flots agités de tous les Fleuves de la Terre.
5. L’Étincelle est suspendue à la Flamme par le fil le plus délié de Fohat. Elle voyage à travers les Sept Mondes de Mâyâ. Elle s'arrête dans le Premier, et y est un Métal et une Pierre ; elle passe dans le Second, et voila – une Plante ; la Plante tourbillonne à travers sept changements et devient un Animal Sacré. Des attributs combinés de ce qui précède, Manu, le Penseur, est formé. Qui le forme ? - Les Sept Vies et la Vie Une. Qui le complète ? - Le Quintuple Lha. Et qui perfectionne le dernier Corps ? - le Poisson, Sin et Soma. . . .
6. Depuis le Premier-Né, le Fil qui unit le Veilleur Silencieux à son Ombre, devient plus fort et plus radieux à chaque Changement. La lumière solaire du matin s'est changée en l'éclat glorieux de midi.
7. « Voici ta Roue actuelle, dit la Flamme à l’Étincelle. Tu es moi-même, mon image et mon ombre. Je me suis vêtue de toi, et tu es mon Vâhan jusqu'au Jour « Sois Avec Nous », où tu redeviendras moi-même et d'autres, toi-même et moi ». Alors les Constructeurs, s'étant revêtus de leur première enveloppe, descendent sur la Terre rayonnante, et règnent sur les Hommes, - qui sont eux-mêmes. . . .
== Anthropogenèse ==
Mme Blavatsky a écrit, à propos des Stances de l'Anthropogenèse :
<blockquote>Les STANCES que contient ce volume, ainsi que leurs Commentaires, sont tirés des mêmes Archives Archaïques que les STANCES sur la Cosmogonie que renferme les deux premiers volumes. Nous en donnons une traduction aussi littérale que possible, mais quelques-unes des STANCES sont trop obscures pour pouvoir être comprises sans explication, aussi, de même que dans ces volumes, nous les donnons d'abord textuellement, telles qu'elles sont, puis nous les reprendrons, verset par verset, avec leurs Commentaires, nous chercherons à les rendre plus claires, aux moyen de mots ajoutés dans les notes, en attendant l'explication plus complète du Commentaire.<ref> Helena Petrovna Blavatsky, Doctrine Secrète vol. III (Adyar, Paris, 1991), p.3.</ref></blockquote>
Voici le premier ensemble de ces Stances telles que présentées dans la Doctrine Secrète, volume III:
'''Anthropogenesis in the Secret Volume.'''
=== Stance I ===
1. Le Lha qui fait tourner le Quatrième est Serviteur des Lha(s) des Sept, ceux qui tournent, conduisant leurs Chariots autour de leur Seigneur, l’Oeil Unique (de notre Monde). Son Souffle donna la Vie aux Sept. Il donna la Vie au Premier.
2. La Terre dit : "Seigneur à la Face Lumineuse, ma Maison est vide... Envoie tes Fils pour peupler cette Roue. Tu as envoyé tes Sept Fils au Seigneur de Sagesse. Sept fois il te voit plus près de lui, sept fois plus il te sent. Tu as défendu à tes Serviteurs, les petits Anneaux, de s'emparer de ta Lumière et de ta Chaleur, d'intercepter ta grande Bonté à son passage. Envoie-les maintenant à ta Servante."
3. Le Seigneur à la Face Lumineuse dit : " Je t'enverrai un Feu quand ton travail sera commencé. Élève ta voix vers d'autres Lokas; fais appel à ton Père, le Seigneur du Lotus, pour ses Fils... Ton peuple sera sous la loi des Pères. Tes hommes seront mortels. Les Hommes du Seigneur de Sagesse sont immortels et non les Fils de Soma. Mets fin à tes plaintes. Tes Sept Peaux te couvrent encore... Tu n'est pas prête. Tes Hommes ne sont pas prêts."
4. Après de grandes douleurs, elle se débarrassa de ses Trois anciennes et revêtit ses Sept nouvelles Peaux et resta vêtu de sa première.
=== Stance II ===
5. La Roue tourna encore pendant trente crores.<ref>Terme employé au Bengale pour exprimer dix millions (Note du Traducteur)</ref>Elle construisit des Roupas : des Pierres tendres qui durcirent, des Plantes dures qui s'amollirent. Le visible sortit de l'invisible, les Insectes et les petites Vies. Elle les secoua et les rejeta de son dos toutes les fois qu'ils devancèrent la Mère... Après trente crores, elle se retourna. Elle gisait sur le dos; sur le côté... Elle ne voulait appeler aucun Fils du Ciel, elle ne voulait interroger aucun Fils de la Sagesse. Elle engendra de son propre Sein. Elle évolua des Hommes-Aquatiques, terribles et mauvais.
6. Les Hommes-Aquatiques, terribles et mauvais, elle les créa elle-même avec les restes d'autres. Elle les forma avec le rebut et le limon de ses Premier, Second et Troisième. Les Dhyanis vinrent et regardèrent... les Dhyanis vinrent de chez le brillant Père-Mère, des régions Blanches, ils vinrent des Demeures des Mortels Immortels.
7. Ils furent mécontents. " Notre chair n'est pas là. Aucun Roupa convenable pour nos Frères de la Cinquième. Aucune Demeure pour les Vies. Elles doivent s'abreuver d'Eaux pures et non d'eaux troubles. Desséchons-les."
8. Les Flammes vinrent. Les Feux avec les Étincelles; les Feux-Nocturnes et les Feux-Diurnes. Ils desséchèrent les Eaux troubles et sombres. Avec leur chaleur, ils les épuisèrent. Les Lhas d'En-Haut et les Lhamayin d'En-Bas, vinrent. Ils égorgèrent les Formes qui étaient à double et quadruple face. Ils combattirent les Hommes-Boucs, les Hommes à tête de Chien et les Hommes à corps de poissons.
9. L'Eau-Mère, la Grande Mer, pleura. Elle se souleva, elle disparut dans la Lune, qui l'avait élevée,qui lui avait donné naissance.
10. Quand ils furent détruits, la Terre-Mère resta nue. Elle demanda à être séchée.
=== Stance III ===
11. Le Seigneur des Seigneurs vint. Il sépara les Eaux de son Corps, et cela fut le Ciel au-dessus, le Premier Ciel.
12. Les grands Chohans appelèrent les Seigneurs de la Lune, aux Corps Aériens : "Amenez des Hommes, des Hommes de votre nature. Donnez-leur leurs Formes internes. Elle édifiera les Revêtements externes. Ils seront Mâles-Femelles. Seigneurs de la Flamme aussi..."
13. Ils se rendirent chacun sur le Territoire qui lui fut alloué ; ils étaient Sept, chacun sur son Lot. Les Seigneurs de la Flamme restèrent derrière. Ils ne voulaient pas aller, ils ne voulaient pas créer.
=== Stance IV ===
14. Les Sept Légions, les "Seigneurs nés de la Volonté", poussés par l'Esprit de donner la Vie, détachèrent des Hommes d'eux-mêmes, chacun sur sa propre Zone.
15. Sept fois sept Ombres d'Hommes Futurs naquirent, chacune de sa propre Couleur et de sa propre Espèce. Chacun inférieur à son Père. Les Pères, les Sans-Os, ne pouvaient donner la vie à des Etres pourvus d'Os. Leurs descendants furent des Bhoutas, sans Forme ni Mental. C'est pourquoi on les appela la Race Chhâyâ.
16. Comment les Manoushya sont-ils nés ? Les Manous avec leur mental, comment sont-ils faits ? Les Pères appelèrent à leur aide leur propre Feu, qui est le Feu qui brûle dans la Terre. L'Esprit de la Terre appela à son aide le Feu Solaire. Ces Trois, grâce à leurs efforts réunis, produisirent un bon Roupa. Il pouvait se tenir debout, marcher, courir, se courber ou voler. Pourtant ce n'était toujours qu'un Chhâyâ, une Ombre ne possédant pas de Sens...
17. Le Souffle avait besoin d'une Forme ; les Pères la donnèrent. Le Souffle avait besoin d'un Corps Grossier ; la Terre le moula. Le Souffle avait besoin de l'Esprit de Vie ; les Lhas Solaires l'insufflèrent dans sa Forme. Le
Souffle avait besoin d'un Miroir de son Corps : "Nous lui donnâmes le nôtre, dirent les Dhyanis." Le Souffle avait besoin d'un Véhicule des Désirs : "Il l'a", dirent les Draineurs des Eaux. Mais le Souffle a besoin d'un Mental pour embrasser l'Univers : "Nous ne pouvons donner cela", dirent les Pères. "Je ne l'ai jamais eu", dit l'Esprit de la Terre. "La Forme serait consumée, si je lui donnais le mien", dit le Grand Feu... L'homme resta un Bhouta vide et dépourvu de sens... Ainsi les Sans-Os ont donné la Vie à ceux qui devinrent des Hommes pourvus d'Os dans la Troisième.
=== Stance V ===
18. Les premiers furent les Fils du Yoga. Leurs fils, les enfants du Père Jaune et de la Mère Blanche.
19. La Seconde Race fut produite par bourgeonnement et expansion, l'A-sexuel tiré du Sans-Sexe. Ainsi, ô Lanou, fut produite la Seconde Race. <ref>L'idée et l'esprit de la phrase sont seuls donnés ici, attendu qu'une traduction littérale ne dirait pas grand chose au lecteur.</ref>.
20. Leurs Pères furent les Auto-générés. Les Auto-générés, les Chhâyâ issus des brillants Corps des Seigneurs, les Pères, les Fils du Crépuscule.
21. Lorsque la Race devint vieille, les Eaux anciennes se mêlèrent aux Eaux plus fraîches. Lorsque ses Gouttes devinrent troubles, elles s'évanouirent et disparurent dans le nouveau Courant, dans le Courant chaud de la Vie. L'Extérieur du Premier devint l'Intérieur du Second. L'ancienne Aile devint la nouvelle Ombre et l'Ombre de l'Aile.
=== Stance VI ===
22. La Seconde évolua alors les Nés-de-l'Œuf, la Troisième. La Sueur augmenta, ses Gouttes grossirent et les Gouttes devinrent dures et rondes. Le Soleil la chauffa ; la Lune la rafraîchit et la modela ; le Vent la nourrit jusqu'à maturité. Le Cygne Blanc de la Voûte Etoilée couva la grosse Goutte. L'Œuf de la Future Race, l'Homme-cygne de la fin de la Troisième. D'abord mâle-femelle, puis Homme et Femme.
23. Les Auto-générés furent les Chhâyâs, les Ombres tirées des Corps des Fils du Crépuscule. Ni l'eau, ni le feu ne pouvaient les détruire. [Leurs fils le furent.]
=== Stance VII ===
24. Les Fils de la Sagesse, les Fils de la Nuit, prêts à renaître, descendirent. Ils virent les viles formes de la Première Troisième. "Nous pouvons choisir, dirent les Seigneurs, nous avons la sagesse." Certains entrèrent dans les Chhâyâs. D'autres projetèrent une Etincelle. D'autres encore différèrent jusqu'à la Quatrième. Avec leur propre Roupa ils remplirent le Kama. Ceux qui entrèrent devinrent les Arhats. Ceux qui ne reçurent qu'une Etincelle restèrent dépourvus de savoir, l'Etincelle brillait faiblement. Les Troisièmes restèrentsans mental. Leurs Jivas n'étaient pas prêts. Ceux-ci furent mis à part parmi les Sept. Ils devinrent les Têtes étroites. Les Troisièmes étaient prêts. "Dans ceux-ci nous habiterons", dirent les Seigneurs de la Flamme [et de la Sombre Sagesse].
25. Comment agirent les Mânasa, les Fils de la Sagesse ? Ils repoussèrent les Auto-générés. Ils ne sont pas prêts. Ils dédaignèrent le Nés-de-la-Sueur. Ils ne sont pas tout à fait prêts. Ils ne voulurent pas entrer dans les premiers Nés-de-l'Œuf.
26. Lorsque les Nés-de-la-Sueur produisirent les Nés-de-l'Œuf, les doubles, les forts, les puissants pourvus d'os, les Seigneurs de Sagesse dirent : "Maintenant nous créerons."
27. La Troisième Race devint le Vâhan des Seigneurs de Sagesse. Elle créa les "Fils de la Volonté et du Yoga", elle les créa par Kriyâshakti, les Pères Saints, Ancêtres des Arhats...
=== Stance VIII ===
28. Des gouttes de sueur, des résidus de la substance, matière provenant des corps morts des hommes et des animaux de la Roue précédente, et de la poussière rejetée, les premiers animaux furent produits.
29. Des animaux pourvus d'os, des dragons de l'abîme et des Sarpas volants furent ajoutés aux choses rampantes. Ceux qui rampent sur le sol furent pourvus d'ailes. Ceux des eaux qui avaient de longs cous devinrent les progéniteurs des oiseaux de l'air.
30. Durant la Troisième, les animaux sans os se développèrent et changèrent : ils devinrent des animaux pourvus d'os, leurs Chhâyâs devinrent solides.
31. Les animaux se séparèrent les premiers. Ils commencèrent à reproduire. L'homme double se sépara aussi. Il dit : "Faisons comme eux, unissons-nous et faisons des créatures." Ils le firent...
32. Et ceux qui n'avaient pas d’Étincelle prirent pour eux d'énormes animaux femelles. Ils engendrèrent avec eux des races muettes. Eux-mêmes étaient muets. Mais leurs langues se délièrent. Les langues de leurs descendants
demeurèrent muettes. Ils donnèrent naissance à des monstres. Une race de monstres contrefaits et couverts de poils rouges, qui marchaient à quatre pattes. Une race muette pour que la honte ne fût pas dite.
=== Stance IX ===
33. Voyant cela, les Lhas qui n'avaient pas construit des hommes, pleurèrent, disant :
34. "Les Amânasa ont souillé nos futures demeures. C'est Karma. Habitons dans les autres. Instruisons-les mieux, de peur qu'il n'arrive pire." Ils le firent...
35. Alors tous les hommes furent doués de Manas. Ils virent le péché des dépourvus de mental.
36. La Quatrième Race développa le langage.
37. L'Un devint Deux ; de même toutes les choses vivantes et rampantes qui étaient encore unies, les poissons géants, les oiseaux et les serpents à têtes couvertes d'écailles.
=== Stance X ===
38. Ainsi, deux par deux, dans les sept Zones, la Troisième Race donna naissance à la Quatrième ; les Soura devinrent A-soura.
39. La Première, dans chaque Zone, fut de la couleur de la lune ; la Seconde, jaune comme de l'or ; la Troisième, rouge ; la Quatrième, brune, qui devint noire par le péché. Les sept premiers rejetons humains eurent tous le même teint. Les sept suivants commencèrent à se mêler.
40. Alors les Troisième et Quatrième grandirent d'orgueil. "Nous sommes les rois ; nous sommes les dieux."
41. Ils prirent des épouses belles à voir. Des épouses prises parmi les privés de mental, les têtes étroites. Ils donnèrent naissance à des monstres, de méchants démons, mâles et femelles, et aussi à des Khado (dâkini) au petit mental.
42. Ils élevèrent des temples pour le corps humain. Ils adorèrent les mâles et les femelles. Alors le Troisième Œil cessa de fonctionner.
=== Stance XI ===
43. Ils édifièrent des villes colossales. Ils les édifièrent avec des terres et des métaux rares. En se servant des feux vomis, de la pierre blanche des montagnes et de la pierre noire, ils taillèrent leurs propres images en grandeur naturelle et à leur ressemblance, et ils les adorèrent.
44. Ils érigèrent de grandes images, hautes de neuf yatis, taille de leur corps. Des feux intérieurs avaient détruit le pays de leurs Pères. L'Eau menaça la Quatrième.
45. Les premières Grandes Eaux vinrent. Elles avalèrent les Sept Grandes Îles.
46. Tous les Saints furent sauvés et les Impies détruits. Avec eux la plupart des énormes animaux produits par la sueur de la Terre.
=== Stance XII ===


47. Peu restèrent. Quelques jaunes, quelques bruns et noirs et quelques rouges restèrent. Ceux de la couleur de la lune étaient partis pour toujours.


48. La Cinquième, issue du troupeau Saint, resta, elle fut gouvernée par les premiers Rois Divins.


===Stanza II===
49. ... [Les Serpents] qui redescendirent, qui firent la paix avec la Cinquième, qui l'enseignèrent et l'instruisirent...


1.
== Notes ==
<references/>
[[en:Stanzas of Dzyan]]
[[es:Estancias de Dzyan]]

Dernière version du 24 juillet 2017 à 20:49

Les Stances de Dzyan sont, selon Helena Petrovna Blavatsky tirées du Livre de Dzyan d'origine tibétaine. The Stances forment la base de La Doctrine Secrète, l'une des oeuvres fondatrice de la théosophie, écrite par Mme. Blavatsky.

Description

Les Stances ainsi que leurs commentaires ont été, à l'origine, écrites dans le langage sacré qu'est le Senzar, inconnu de l'Anthropologie moderne:

La première partie des doctrines étotériques est fondée sur des Stances, qui sont les annales d'un peuple inconnu de l'ethnologie. On affirme, ici, que ces Stances sont écrites dans une langue absente de la nomenclature des langues et dialectes avec lesquels la philosophie est familière; on dit qu'elles émanent d'une source, l'Occultisme, répudiée par la Science; et, enfin, elles sont offertes par un intermédiaire constamment déprécié par tous ceux qui haïssent les vérités génantes, ou luttent pour la défense de quelque marotte personnelle. Aussi faut-il s'attendre, et se soumettre d'avance, à ce que ces doctrines soient rejetées. Aucun de ceux qui s'intitulent "savants", dans quelque département que ce soit de la Science exacte,, ne se permettra de les prendre au sérieux.[1]

Mme. Blavatsky fait référence au Sanskrit, au Tibétain, ainsi qu'aux commentaires traduits du chinois:

Les Stances qui forment la thèse de chaque section sont reproduites dans leur version moderne, car il serait plus qu'inutile de compliquer le sujet en y introduisant la phraséologie archaïque de l'original, avec son style et ses termes déroutants. On donne des extraits des traductions chinoises, tibétaines et sanscrites du texte Senzar original des Commentaires et Gloses sur le Livre de DZYAN. C'est la première fois que ces documents sont présentés en langage européen. Il est d'ailleurs presque inutile de dire qu'il n'est donné qu'une partie des sept STANCES, parce que leur texte entier ne serait compris par personne, si ce n'est quelques hauts Occultistes. Et l'auteur de ces pages, ou plutôt l'humble rédacteur de cet oeuvre, ne les comprendrait pas non plus davatage que la plupart des profanes. Pour faciliter la lexture de l'ouvrage et diminuer le nombre des notes marginales, il a été jugé à propos de placer côte à côte les textes et les commentaires, et d'employer - là où il le fallait - des noms sanscrits et tibétains, plutôt que des noms originaux. Et ce d'autant plus que tous ces termes sont des synonymes acceptés, les derniers n'étant guère employés qu'entre un Maître et ses Chélâs (disciples).[2]

La Doctrine Secrète a publiée deux ensembles de Stances : le premier, sous le nom de "Cosmogénèse", explore la formation du cosmos et son évolution. le second, qui porte le titre "Anthropogénèse", traite de l'apparition et de l'évolution de l'humanité sur cette planète.

Cosmogénèse

Par rapport aux Stances traitant de la Cosmogénèse, Mme. Blavatsky écrit:

Le lecteur ne doit pas perdre de vue que les Stances données dans cet ouvrage traitent seulement de la Cosmogonie de notre propre système planétaire et de ce qui est visible autour de lui après un Pralaya Solaire. Les données secrètes concernant l'évolution du Cosmos Universel ne peuvent être données parce qu'elles ne pourraient même pas être comprises par les plus grands esprits de notre âge, et il semble y avoir peu d'Initiés, même parmi les plus élevés, à qui il soit permis de spéculer sur ce sujet.[3]

Les Stances donnent donc une formule abstraite, applicable, mutatis mutandis, à l'évolution entière : à celle de notre petite Terre, à celle de la Chaîne des Planètes à laquelle appartient cette Terre, à l'Univers Solaire dont cette Chaîne fait partie, et ainsi de suite, dans une échelle ascendante, jusqu'à ce que l'esprit chancelle et s'épuise dans l'effort.
Les sept Stances données dans ce volume représentent les sept termes de cette formule abstraite. Elles décrivent les sept grandes étapes du processus évolutif dont il est parlé, dans les Puranas, comme des "Sept Créations", et, dans la Bible, comme des "Jours" de la Création.[4]

Premier ensemble de Stances, telles qu'elles sont écrites dans La Doctrine Secrète volume I:

L'Evolution Cosmique, en Sept Stances tirées du Livre de Dzyan.

Stance I

1. La Mère Eternelle, enveloppée dans ses Robes à jamais invisibles, avait de nouveau sommeillé pendant Sept Eternités.

2. Le Temps n'était pas, car il dormait dans le Sein Infini de la Durée.

3. Le Mental Universel n'était pas, car il n'y avait pas de Ah-hi pour le contenir.

4. Les Sept Chemins de Béatitude n'étaient pas. Les Grandes Causes de la Misère n'étaient pas, car il n'y avait personne pour les produire, ni pour tomber dans leur piège.

5. Les Ténèbres seuls remplissaient le Tout sans Bornes, car le Père, la Mère et le Fils étaient de nouveau un, et le Fils ne s'était pas encore réveillé pour la Roue nouvelle et son Pèlerinage sur elle.

6. Les Sept Seigneurs Sublimes et les Sept Vérité avaient cessé d'être, et l'Univers, Fils de la Nécessité, était plongé en Paranishpanna, pour être exhalé, par le souffle de ce qui est, et cependant n'est pas. Rien n'était.

7. Les Causes de l'Existence avaient été éliminées; le Visible qui avait été, et l'Invisible qui est, reposaient dans le Non-Être Eternel, - l'Être Unique.

8. Seule, l'Unique Forme d'Existence s'étendait sans bornes, infinie, sans cause, dans un Sommeil sans Rêves; et la Vie vibrait inconsciente dans l'Espace Universel, partout en cette Présence Absolue qui est ressentie par l'Oeil Ouvert de Dangma.

9. Mais où était Dangma lorsque l'Alaya de l'Univers était en Paramârtha, et que la Grande Roue était Anupâdaka ?

Stance II

1. . . . Où étaient les Constructeurs, les Fils Lumineux de l'Aurore Manvantarique ? . . . Dans les Ténèbres Inconnues, dans leur Ah-hi Paranishpanna. Les Producteurs de la Forme depuis la Non-Forme, — la Racine du Mode — Devamātri et Svabhâvat, reposaient dans la Félicité du Non-Être.

2. . . . Où était le Silence? Où se trouvaient les oreilles pour le percevoir? Non, il n'y avait ni Silence, ni Son : rien que le Souffle Éternel, qui ne cesse jamais, qui ne se connaît pas lui-même.

3. L'Heure n'avait pas encore sonné; le Rayon n'avait pas encore jailli dans le Germe; la Mâtripadma ne s'était pas encore gonflée.

4. Son Cœur ne d'était pas encore ouvert pour laisser entrer le Rayon Unique , et le laisser tomber ensuite, comme Trois en Quatre, dans le Sein de Mâya.

5. Les Sept n'étaient pas encore nés du Tissu de la Lumière. Les Ténèbres seuls étaient Père-Mère, Svabhâvat: et Svabhâvat était dans les Ténèbres.

6. Ces Deux-là sont le Germe, et le Germe est Un.L'Univers était encore caché dans la Pensée Divine et dans le Sein Divin.

Stance III

1. . . . La dernière Vibration de la Septième Éternité tressaille à travers l'Infini. La Mère se gonfle, elle croît de dedans en dehors, comme le Bouton du Lotus.

2. La Vibration se propage soudain, touchant de son Aile rapide tout l'Univers et le Germe qui réside dans les Ténèbres, les Ténèbres qui soufflent sur les Eaux sommeillantes de la Vie.

3. Les Ténèbres rayonnent la Lumière, et la Lumière laisse tomber un Rayon solitaire dans les Eaux, dans l'Abîme-Mère. Le Rayon traverse rapidement l'Œuf Vierge; il fait frissonner l'Œuf Éternel, qui laisse tomber le Germe non éternel, qui se condense en l'Œuf du Monde.

4. Les Trois tombent dans les Quatre. L'Essence Radieuse devient Sept en dedans et Sept en dehors. L'Œuf Lumineux, qui en lui-même est Trois, se coagule et s'étend en Caillots blancs comme du lait dans les profondeurs de la Mère, la Racine qui croît dans les Profondeurs de l'Océan de Vie.

5. La racine demeure, la Lumière aussi, les Caillots également et cependant Oeaohu est Un.

6. La Racine de la Vie était en chaque goutte de l'Océan de l'Immortalité, et l'Océan était la Lumière Radieuse, qui était Feu, Chaleur et Mouvement. Les Ténèbres disparurent et ne furent plus ; elles disparurent dans leur propre Essence, le Corps de Feu et d'Eau, du Père et de la Mère.

7. Vois, ô Lanou, l'Enfant Radieux des Deux, la Gloire resplendissante sans pareille : l'Espace Brillant, Fils de l'Espace Obscur, qui émerge des Profondeurs des Grandes Eaux Sombres. C'est Oeaohu, le plus Jeune, le ***. Il resplendit comme le Soleil. Il est le Dragon de Sagesse, Flamboyant et Divin; l'Eka[5] est Chatur, et Chatur s'approprie Tri, et l'Union produit le Sapta, en qui sont les Sept qui deviennent le Tridasha, les Armées et les Multitudes. Vois-le, relevant le Voile et le déployant, de l'Orient à l'Occident. Il cache ce qui est en Dessus, et laisse voir le Dessous comme la Grande Illusion. Il désigne leurs places aux Êtres Lumi,eux, change le Dessus en une Mer de Feu sans rivages, et change l'Un Manifesté en les Grandes Eaux.

8. Où était le Germe, où étaient alors les Ténèbres ? Où est l'Esprit de la Flamme qui brûle dans ta Lampe, ô Lanou ? Le Germe est Cela, et Cela est la Lumière, le Blanc et Brillant Fils du Père Obscur et Caché.

9. La Lumière est la Flamme Froide, et la Flamme est le Feu, et le Feu produit la Chaleur qui donne l'Eau, - l'Eau de Vie dans la Grande Mère.

10. Le Père-Mère tisse une Toile dont l'extrémité supérieure est attachée à l'Esprit, - la Lumière des Ténèbres-Unes,- et l'extrémité inférieure de son ombre, la Matière. Cette toile est l'Univers, tissé avec les deux Substances combinées en Une, qui est Svabhâvat.

11. Cette Toile s'étend lorsque le Souffle de Feu la couvre ; elle se contracte lorsque le Souffle de la Mère la touche.Alors, les Fils se séparent et se dispersent pour rentrer dans le Sein de leur Mère, à la fin du Grand Jour, et redevenir un avec elle. Lorsqu'elle se refroidit, elle devient rayonnante. Ses fils se gonflent et se contractent par leur propre Soi et par leur Cœur ; ils embrassent l'Infini.

12. Alors Svabhâvat envoit Fohat pour durcir les Atomes. Chacun est une partie de la Toile. Réfléchissant « le Seigneur Existant par Lui-même », comme un Miroir, chacun devient, à son tour, un Monde.

Stance IV

1. . . . O Fils de la Terre, écoutez vos instructeurs – les Fils du Feu. Apprenez-le : il n'y a ni premier ni dernier ; car tout est le Nombre Unique, issu du Non-Nombre.

2. Apprenez ce que, nous, issus des Sept Primordiaux, nous qui sommes nés de la Flamme Primordiale, avons appris de nos Pères...

3. De la splendeur de la Lumière, - Rayon des Ténèbres Éternelles, - surgirent dans l'Espace les Énergies réveillées ; l'Unique de l’Œuf, le Six et le Cinq. Puis le Trois, l'Un, le Quatre, le Un, le Cinq, au Total, les deux fois Sept. Et ce sont là les Essences, les Flammes, les Éléments, les Constructeurs les Nombres, l'Aroûpa, le Roûpa, et la Force, ou l'Homme Divin, qui en est la somme totale. Et de l'Homme Divin émanèrent les Formes, les Étincelles, les Animaux Sacrés et les Messagers des Pères Sacrés contenus dans les Saints Quatre.

4. C'était l'Armée de la Voix, - la Mère Divine des Sept. Les Étincelles des Sept sont les sujets et les serviteurs du Premier, du Second, du Troisième, du Quatrième, du Cinquième, du Sixième et du Septième des Sept. Ces étincelles sont nommées Sphères, Triangles, Cubes, Lignes et Modeleurs ; car c'est ainsi que se tient l’Éternel Nidâna, - le Oi-Ha-Hu.[6]

5. Le Oi-Ha-Hu, qui est les « Ténèbres », le Sans-Bornes, ou le Non-Nombre, Adi-Nidâna, Svabhâvat, le ○.

I. Le Adi-Sanat, le Nombre, car il est Un.

II. La Voix du Verbe[7], Svabhâvat, les Nombres, car il est Un et Neuf.

III. Le « Carré sans Forme ».

Et ces trois, inclus dans le ○, sont le Quatre sacré:et les Dix sont l'Univers Arûpa. Alors viennent les « Fils », les Sept Combattabts, le Un, le Huitième laissé de côté, et son Souffle qui est Faiseur de Lumière.

6. . . . Viennent alors les Sept Seconds qui sont les Lipika, produits par les Trois. Le Fils Rejeté est Un. Les Soleils-Fils sont innombrables.

Stance V

1. Les Sept Primordiaux, les Sept Premiers Souffles du Dragon de Sagesse, produisent à leur tour, de leurs Souffles Giratoires Sacrés, le Tourbillon Ardent.

2. Ils en font le Messager de leur Volonté. Le Dzyu devient Fohat ; le Fils agile des Fils Divins, dont les Fils sont les Lipika, fait des courses circulaires. Fohat est le Coursier, et la Pensée le Cavalier. Il passe comme un éclair à travers les nuages de feu ; il fait Trois, Cinq et Sept Pas à travers les Sept Régions supérieures et les Sept inférieures. Il élève la Voix, appelle les Étincelles innombrables et les réunit.

3. Il est l'Esprit qui les guide et les conduit. Lorsqu'il commence son travail, il sépare les Etincelles du Royaume Inférieur, qui flottent et vibrent de joie dans leurs demeures lumineuses, et il forme les Germes des Roues. Il les place dans les Six Directions de l'Espace, et en laisse une au milieu – la Roue Centrale.

4. Fohat trace des lignes spirales pour unir le Sixième au Septième, - la Couronne. Une armée de Fils de Lumière se tient à chaque angle ; les Lipika dans la Roue du Centre. Ils disent : « Cela est bon. » Le premier Monde Divin est prêt : le Premier[8], le Second. Alors, « l'Arûpa Divin » se réfléchit dans le Chhâyâ Lôka, le Premier Vêtement d'Anupâdaka.

5. Fohat fait cinq pas, et construit une roue ailée à chaque coin du carré pour les Quatre Très Saint. . . et leurs Armées.

6. Les Lipika circonscrivent le Triangle, le Premier Être, le Cube, le Second Être et le Pentacle dans l’Œuf. C'est l'Anneau appelé « Ne Passe Pas », pour ceux qui descendent et qui montent ; et aussi pour ceux qui, durant le Kalpa, s'avancent vers le grand Jour « Sois Avec Nous ». . . Ainsi furent formés l'Arûpa et le Rûpa : d'Une Lumière, Sept Lumières ; de chacune des Sept, sept fois Sept Lumières. Les Roues surveillent l'Anneau. . .

Stance VI

1. Par le pouvoir de la Mère de Merci et de Connaissance, Kwan-Yin, - le « Triple » de Kwan-Shaï-Yin, demeurant en Kwan-Yin-Tien,- Fohat, le Souffle de leurs Descendants, le Fils des Fils, ayant appelé de l'Abîme inférieur la Forme Illusoire de Sien-Tchan et les Sept Eléments.

2. L'Être Rapide et Radieux produit les sept Centres Laya, contre lesquels nul ne prévaudra jusqu'au Grand Jour « Sois Avec Nous » ; et il place l'Univers sur ces Fondations Éternelles, entourant Sien-Tchan des Germes Élémentaires.

3. Des Sept,- d'abord Un est manifesté, Six cachés ; Deux manifestés, Cinq cachés ; Trois manifestés, Quatre cachés ; Quatre produits, Trois cachés ; Quatre et Un Tsan révélés, Deux et demi cachés ; Six devant être manifestés, Un mis de côté. Finalement, Sept Petites Roues tournent, l'une donnant naissance à l'autre.

4. Il les construit sur le modèle des Roues plus anciennes, les plaçant sur les Centres Impérissables.

Comment Fohat les construit-il ? Il rassemble la Poussière de Feu. Il forme des Boules de Feu ; passe à travers, et autour d'elles, leur infusant la vie, et il les met ensuite en mouvement ; les unes dans un sens, les autres dans un autre. Elles sont froides, il les réchauffe. Elles sont sèches, il les humecte. Elles brillent, il les évente et les refroidit. Ainsi agit Fohat, d'un crépuscule à l'autre, pendant Sept Éternités.

5. A la quatrième, les Fils reçoivent l'ordre de créer leurs Images : Un Tiers refuse. Deux obéissent.

La Malédiction est prononcée. Ils naîtront dans la Quatrième ; ils souffriront et causeront de la souffrance. C'est la Première Guerre.

6. Les Roues les plus Anciennes tournèrent en bas et en haut. . . Le Frai de la Mère remplit le tout. Il y eut des Combats entre les Créateurs et les Destructeurs, et des Combats pour l'Espace ; la Semence apparaissant et réapparaissant continuellement. 7. Fais tes Calculs, ô Lanou, si tu veux savoir l'âge exact de la Petite Roue, Son Quatrième Rayon est notre Mère. Atteins le Quatrième « Fruit » du Quatrième Sentier de Connaissance qui conduit à Nirvâna, et tu comprendras, car tu verras. . .

Stance VII

1. Vois le commencement de la Vie sensible et sans forme.

D'abord le Divin, le Un issu de l'Esprit-Mère ; puis le Spirituel : les Trois issus de l'Un, les Quatre de l'Un, et les Cinq, d'où les Trois, les Cinq et les Sept. Voilà le Triple et le Quadruple, en descendant ; les Fils, nés du Mental du Premier Seigneur, les Sept Radieux. Ce sont eux qui sont toi, moi, lui, ô Lanou ; eux qui veillent sur toi et sur ta mère, Bhumi.

2. Le Rayon Unique multiplie les Rayons moindres. La Vie précède la Forme et survit au dernier atome. A travers les Rayons innombrables, le Rayon de la Vie, l'Unique passe comme un Fil à travers bien des perles.

3. Lorsque l'Un devient Deux, le Triple apparaît, et les Trois sont Un ; c'est notre Fil, Lanou, le coeur de la Plante-Homme appelée Saptaparna.

4. C'est la Racine qui ne meurt jamais ; la Flamme à Trois Langues des Quatre Mèches. Les Mèches sont les Étincelles qui émanent de la Flamme aux Trois Langues projetée par les Sept, - leur Flamme, - les Rayons et les Étincelles d'une Lune unique réfléchie dans les Flots agités de tous les Fleuves de la Terre.

5. L’Étincelle est suspendue à la Flamme par le fil le plus délié de Fohat. Elle voyage à travers les Sept Mondes de Mâyâ. Elle s'arrête dans le Premier, et y est un Métal et une Pierre ; elle passe dans le Second, et voila – une Plante ; la Plante tourbillonne à travers sept changements et devient un Animal Sacré. Des attributs combinés de ce qui précède, Manu, le Penseur, est formé. Qui le forme ? - Les Sept Vies et la Vie Une. Qui le complète ? - Le Quintuple Lha. Et qui perfectionne le dernier Corps ? - le Poisson, Sin et Soma. . . .

6. Depuis le Premier-Né, le Fil qui unit le Veilleur Silencieux à son Ombre, devient plus fort et plus radieux à chaque Changement. La lumière solaire du matin s'est changée en l'éclat glorieux de midi.

7. « Voici ta Roue actuelle, dit la Flamme à l’Étincelle. Tu es moi-même, mon image et mon ombre. Je me suis vêtue de toi, et tu es mon Vâhan jusqu'au Jour « Sois Avec Nous », où tu redeviendras moi-même et d'autres, toi-même et moi ». Alors les Constructeurs, s'étant revêtus de leur première enveloppe, descendent sur la Terre rayonnante, et règnent sur les Hommes, - qui sont eux-mêmes. . . .

Anthropogenèse

Mme Blavatsky a écrit, à propos des Stances de l'Anthropogenèse :

Les STANCES que contient ce volume, ainsi que leurs Commentaires, sont tirés des mêmes Archives Archaïques que les STANCES sur la Cosmogonie que renferme les deux premiers volumes. Nous en donnons une traduction aussi littérale que possible, mais quelques-unes des STANCES sont trop obscures pour pouvoir être comprises sans explication, aussi, de même que dans ces volumes, nous les donnons d'abord textuellement, telles qu'elles sont, puis nous les reprendrons, verset par verset, avec leurs Commentaires, nous chercherons à les rendre plus claires, aux moyen de mots ajoutés dans les notes, en attendant l'explication plus complète du Commentaire.[9]

Voici le premier ensemble de ces Stances telles que présentées dans la Doctrine Secrète, volume III:


Anthropogenesis in the Secret Volume.

Stance I

1. Le Lha qui fait tourner le Quatrième est Serviteur des Lha(s) des Sept, ceux qui tournent, conduisant leurs Chariots autour de leur Seigneur, l’Oeil Unique (de notre Monde). Son Souffle donna la Vie aux Sept. Il donna la Vie au Premier.

2. La Terre dit : "Seigneur à la Face Lumineuse, ma Maison est vide... Envoie tes Fils pour peupler cette Roue. Tu as envoyé tes Sept Fils au Seigneur de Sagesse. Sept fois il te voit plus près de lui, sept fois plus il te sent. Tu as défendu à tes Serviteurs, les petits Anneaux, de s'emparer de ta Lumière et de ta Chaleur, d'intercepter ta grande Bonté à son passage. Envoie-les maintenant à ta Servante."

3. Le Seigneur à la Face Lumineuse dit : " Je t'enverrai un Feu quand ton travail sera commencé. Élève ta voix vers d'autres Lokas; fais appel à ton Père, le Seigneur du Lotus, pour ses Fils... Ton peuple sera sous la loi des Pères. Tes hommes seront mortels. Les Hommes du Seigneur de Sagesse sont immortels et non les Fils de Soma. Mets fin à tes plaintes. Tes Sept Peaux te couvrent encore... Tu n'est pas prête. Tes Hommes ne sont pas prêts."

4. Après de grandes douleurs, elle se débarrassa de ses Trois anciennes et revêtit ses Sept nouvelles Peaux et resta vêtu de sa première.

Stance II

5. La Roue tourna encore pendant trente crores.[10]Elle construisit des Roupas : des Pierres tendres qui durcirent, des Plantes dures qui s'amollirent. Le visible sortit de l'invisible, les Insectes et les petites Vies. Elle les secoua et les rejeta de son dos toutes les fois qu'ils devancèrent la Mère... Après trente crores, elle se retourna. Elle gisait sur le dos; sur le côté... Elle ne voulait appeler aucun Fils du Ciel, elle ne voulait interroger aucun Fils de la Sagesse. Elle engendra de son propre Sein. Elle évolua des Hommes-Aquatiques, terribles et mauvais.

6. Les Hommes-Aquatiques, terribles et mauvais, elle les créa elle-même avec les restes d'autres. Elle les forma avec le rebut et le limon de ses Premier, Second et Troisième. Les Dhyanis vinrent et regardèrent... les Dhyanis vinrent de chez le brillant Père-Mère, des régions Blanches, ils vinrent des Demeures des Mortels Immortels.

7. Ils furent mécontents. " Notre chair n'est pas là. Aucun Roupa convenable pour nos Frères de la Cinquième. Aucune Demeure pour les Vies. Elles doivent s'abreuver d'Eaux pures et non d'eaux troubles. Desséchons-les."

8. Les Flammes vinrent. Les Feux avec les Étincelles; les Feux-Nocturnes et les Feux-Diurnes. Ils desséchèrent les Eaux troubles et sombres. Avec leur chaleur, ils les épuisèrent. Les Lhas d'En-Haut et les Lhamayin d'En-Bas, vinrent. Ils égorgèrent les Formes qui étaient à double et quadruple face. Ils combattirent les Hommes-Boucs, les Hommes à tête de Chien et les Hommes à corps de poissons.

9. L'Eau-Mère, la Grande Mer, pleura. Elle se souleva, elle disparut dans la Lune, qui l'avait élevée,qui lui avait donné naissance.

10. Quand ils furent détruits, la Terre-Mère resta nue. Elle demanda à être séchée.

Stance III

11. Le Seigneur des Seigneurs vint. Il sépara les Eaux de son Corps, et cela fut le Ciel au-dessus, le Premier Ciel.

12. Les grands Chohans appelèrent les Seigneurs de la Lune, aux Corps Aériens : "Amenez des Hommes, des Hommes de votre nature. Donnez-leur leurs Formes internes. Elle édifiera les Revêtements externes. Ils seront Mâles-Femelles. Seigneurs de la Flamme aussi..."

13. Ils se rendirent chacun sur le Territoire qui lui fut alloué ; ils étaient Sept, chacun sur son Lot. Les Seigneurs de la Flamme restèrent derrière. Ils ne voulaient pas aller, ils ne voulaient pas créer.

Stance IV

14. Les Sept Légions, les "Seigneurs nés de la Volonté", poussés par l'Esprit de donner la Vie, détachèrent des Hommes d'eux-mêmes, chacun sur sa propre Zone.

15. Sept fois sept Ombres d'Hommes Futurs naquirent, chacune de sa propre Couleur et de sa propre Espèce. Chacun inférieur à son Père. Les Pères, les Sans-Os, ne pouvaient donner la vie à des Etres pourvus d'Os. Leurs descendants furent des Bhoutas, sans Forme ni Mental. C'est pourquoi on les appela la Race Chhâyâ.

16. Comment les Manoushya sont-ils nés ? Les Manous avec leur mental, comment sont-ils faits ? Les Pères appelèrent à leur aide leur propre Feu, qui est le Feu qui brûle dans la Terre. L'Esprit de la Terre appela à son aide le Feu Solaire. Ces Trois, grâce à leurs efforts réunis, produisirent un bon Roupa. Il pouvait se tenir debout, marcher, courir, se courber ou voler. Pourtant ce n'était toujours qu'un Chhâyâ, une Ombre ne possédant pas de Sens...

17. Le Souffle avait besoin d'une Forme ; les Pères la donnèrent. Le Souffle avait besoin d'un Corps Grossier ; la Terre le moula. Le Souffle avait besoin de l'Esprit de Vie ; les Lhas Solaires l'insufflèrent dans sa Forme. Le Souffle avait besoin d'un Miroir de son Corps : "Nous lui donnâmes le nôtre, dirent les Dhyanis." Le Souffle avait besoin d'un Véhicule des Désirs : "Il l'a", dirent les Draineurs des Eaux. Mais le Souffle a besoin d'un Mental pour embrasser l'Univers : "Nous ne pouvons donner cela", dirent les Pères. "Je ne l'ai jamais eu", dit l'Esprit de la Terre. "La Forme serait consumée, si je lui donnais le mien", dit le Grand Feu... L'homme resta un Bhouta vide et dépourvu de sens... Ainsi les Sans-Os ont donné la Vie à ceux qui devinrent des Hommes pourvus d'Os dans la Troisième.

Stance V

18. Les premiers furent les Fils du Yoga. Leurs fils, les enfants du Père Jaune et de la Mère Blanche.

19. La Seconde Race fut produite par bourgeonnement et expansion, l'A-sexuel tiré du Sans-Sexe. Ainsi, ô Lanou, fut produite la Seconde Race. [11].

20. Leurs Pères furent les Auto-générés. Les Auto-générés, les Chhâyâ issus des brillants Corps des Seigneurs, les Pères, les Fils du Crépuscule.

21. Lorsque la Race devint vieille, les Eaux anciennes se mêlèrent aux Eaux plus fraîches. Lorsque ses Gouttes devinrent troubles, elles s'évanouirent et disparurent dans le nouveau Courant, dans le Courant chaud de la Vie. L'Extérieur du Premier devint l'Intérieur du Second. L'ancienne Aile devint la nouvelle Ombre et l'Ombre de l'Aile.

Stance VI

22. La Seconde évolua alors les Nés-de-l'Œuf, la Troisième. La Sueur augmenta, ses Gouttes grossirent et les Gouttes devinrent dures et rondes. Le Soleil la chauffa ; la Lune la rafraîchit et la modela ; le Vent la nourrit jusqu'à maturité. Le Cygne Blanc de la Voûte Etoilée couva la grosse Goutte. L'Œuf de la Future Race, l'Homme-cygne de la fin de la Troisième. D'abord mâle-femelle, puis Homme et Femme.

23. Les Auto-générés furent les Chhâyâs, les Ombres tirées des Corps des Fils du Crépuscule. Ni l'eau, ni le feu ne pouvaient les détruire. [Leurs fils le furent.]

Stance VII

24. Les Fils de la Sagesse, les Fils de la Nuit, prêts à renaître, descendirent. Ils virent les viles formes de la Première Troisième. "Nous pouvons choisir, dirent les Seigneurs, nous avons la sagesse." Certains entrèrent dans les Chhâyâs. D'autres projetèrent une Etincelle. D'autres encore différèrent jusqu'à la Quatrième. Avec leur propre Roupa ils remplirent le Kama. Ceux qui entrèrent devinrent les Arhats. Ceux qui ne reçurent qu'une Etincelle restèrent dépourvus de savoir, l'Etincelle brillait faiblement. Les Troisièmes restèrentsans mental. Leurs Jivas n'étaient pas prêts. Ceux-ci furent mis à part parmi les Sept. Ils devinrent les Têtes étroites. Les Troisièmes étaient prêts. "Dans ceux-ci nous habiterons", dirent les Seigneurs de la Flamme [et de la Sombre Sagesse].

25. Comment agirent les Mânasa, les Fils de la Sagesse ? Ils repoussèrent les Auto-générés. Ils ne sont pas prêts. Ils dédaignèrent le Nés-de-la-Sueur. Ils ne sont pas tout à fait prêts. Ils ne voulurent pas entrer dans les premiers Nés-de-l'Œuf.

26. Lorsque les Nés-de-la-Sueur produisirent les Nés-de-l'Œuf, les doubles, les forts, les puissants pourvus d'os, les Seigneurs de Sagesse dirent : "Maintenant nous créerons."

27. La Troisième Race devint le Vâhan des Seigneurs de Sagesse. Elle créa les "Fils de la Volonté et du Yoga", elle les créa par Kriyâshakti, les Pères Saints, Ancêtres des Arhats...

Stance VIII

28. Des gouttes de sueur, des résidus de la substance, matière provenant des corps morts des hommes et des animaux de la Roue précédente, et de la poussière rejetée, les premiers animaux furent produits.

29. Des animaux pourvus d'os, des dragons de l'abîme et des Sarpas volants furent ajoutés aux choses rampantes. Ceux qui rampent sur le sol furent pourvus d'ailes. Ceux des eaux qui avaient de longs cous devinrent les progéniteurs des oiseaux de l'air.

30. Durant la Troisième, les animaux sans os se développèrent et changèrent : ils devinrent des animaux pourvus d'os, leurs Chhâyâs devinrent solides.

31. Les animaux se séparèrent les premiers. Ils commencèrent à reproduire. L'homme double se sépara aussi. Il dit : "Faisons comme eux, unissons-nous et faisons des créatures." Ils le firent...

32. Et ceux qui n'avaient pas d’Étincelle prirent pour eux d'énormes animaux femelles. Ils engendrèrent avec eux des races muettes. Eux-mêmes étaient muets. Mais leurs langues se délièrent. Les langues de leurs descendants demeurèrent muettes. Ils donnèrent naissance à des monstres. Une race de monstres contrefaits et couverts de poils rouges, qui marchaient à quatre pattes. Une race muette pour que la honte ne fût pas dite.

Stance IX

33. Voyant cela, les Lhas qui n'avaient pas construit des hommes, pleurèrent, disant :

34. "Les Amânasa ont souillé nos futures demeures. C'est Karma. Habitons dans les autres. Instruisons-les mieux, de peur qu'il n'arrive pire." Ils le firent...

35. Alors tous les hommes furent doués de Manas. Ils virent le péché des dépourvus de mental.

36. La Quatrième Race développa le langage.

37. L'Un devint Deux ; de même toutes les choses vivantes et rampantes qui étaient encore unies, les poissons géants, les oiseaux et les serpents à têtes couvertes d'écailles.

Stance X

38. Ainsi, deux par deux, dans les sept Zones, la Troisième Race donna naissance à la Quatrième ; les Soura devinrent A-soura.

39. La Première, dans chaque Zone, fut de la couleur de la lune ; la Seconde, jaune comme de l'or ; la Troisième, rouge ; la Quatrième, brune, qui devint noire par le péché. Les sept premiers rejetons humains eurent tous le même teint. Les sept suivants commencèrent à se mêler.

40. Alors les Troisième et Quatrième grandirent d'orgueil. "Nous sommes les rois ; nous sommes les dieux."

41. Ils prirent des épouses belles à voir. Des épouses prises parmi les privés de mental, les têtes étroites. Ils donnèrent naissance à des monstres, de méchants démons, mâles et femelles, et aussi à des Khado (dâkini) au petit mental.

42. Ils élevèrent des temples pour le corps humain. Ils adorèrent les mâles et les femelles. Alors le Troisième Œil cessa de fonctionner.

Stance XI

43. Ils édifièrent des villes colossales. Ils les édifièrent avec des terres et des métaux rares. En se servant des feux vomis, de la pierre blanche des montagnes et de la pierre noire, ils taillèrent leurs propres images en grandeur naturelle et à leur ressemblance, et ils les adorèrent.

44. Ils érigèrent de grandes images, hautes de neuf yatis, taille de leur corps. Des feux intérieurs avaient détruit le pays de leurs Pères. L'Eau menaça la Quatrième.

45. Les premières Grandes Eaux vinrent. Elles avalèrent les Sept Grandes Îles.

46. Tous les Saints furent sauvés et les Impies détruits. Avec eux la plupart des énormes animaux produits par la sueur de la Terre.

Stance XII

47. Peu restèrent. Quelques jaunes, quelques bruns et noirs et quelques rouges restèrent. Ceux de la couleur de la lune étaient partis pour toujours.

48. La Cinquième, issue du troupeau Saint, resta, elle fut gouvernée par les premiers Rois Divins.

49. ... [Les Serpents] qui redescendirent, qui firent la paix avec la Cinquième, qui l'enseignèrent et l'instruisirent...

Notes

  1. Helena Petrovna Blavatsky, La Doctrine Secrète vol. I (Editions Adyar, Paris, 1976), LXV.
  2. Helena Petrovna Blavatsky, La Doctrine Secrète vol. I (Editions Adyar, Paris, 1976), XCIX.
  3. Helena Petrovna Blavatsky, La Doctrine Secrète vol. I (Editions Adyar, Paris, 1976), XC.
  4. Helena Petrovna Blavatsky, La Doctrine Secrète vol. I (Editions Adyar, Paris, 1976), XCVII.
  5. Eka=un, Chatour=quatre, Tri=trois, Sapta=sept ; Tridasha : Tri=trois x par dasha (dix)=trois dizaines, ou une armée.
  6. Ou Oeaohu.
  7. Seigneur dans l'édition de 1888.
  8. « Le premier étant le second » - lit-on dans le manuscrit de 1886. « Le Premier est maintenant le Second » - est le texte de l'édition de 1888.
  9. Helena Petrovna Blavatsky, Doctrine Secrète vol. III (Adyar, Paris, 1991), p.3.
  10. Terme employé au Bengale pour exprimer dix millions (Note du Traducteur)
  11. L'idée et l'esprit de la phrase sont seuls donnés ici, attendu qu'une traduction littérale ne dirait pas grand chose au lecteur.